17/12/2010

L'homme qui voulait vivre sa vie




Le pitch :


            Un couple bat de l’aile et lorsque Paul (Romain Duris) découvre que sa femme Sarah (Marina Foïs) s’envoie le photographe raté d’à côté, c’est l’explosion. Un coup de folie, un coup de sang, et Paul se retrouve, un peu malgré lui, à l’autre bout du monde, sous une fausse identité, fuyant son passé et courant après ses rêves oubliés…


L’avis :


            Bon, encore un film français. J’avais dit que je n’en ferais pas beaucoup mais les aléas de la vie sont parfois sans pitié. Je raconte ce que je vois, après tout, je ne suis donc qu’esclave de la programmation. Et d’autres circonstances. Bref, je vous vois lever les yeux, et vous dire « on va avoir droit à son speech sur les films français ». Et bien, je m’en voudrais de vous décevoir… Surtout que ce film est bien, bien français.
           
On a, en effet, l’immense honneur d’observer tous les trucs et astuces habituels du parfait réalisateur et scénariste français : des non-dits, des silences, des sous-entendus, de l’émotion caché… En somme, tout ce qui permet de ne rien montrer. Parce que c’est là que réside tout l’art cinématographique français : vendre de l’émotion avec rien. L’histoire de ce film est intéressante (tirée du roman du même nom, de Douglas Kennedy ; je vais vous épargner la tirade sur « le livre est mieux que le film, mais en même temps c’est pas pareil, mais quand même, et puis il y a plein de différences, on respecte plus rien de nos jours, bla bla bla »parce que je vous aime bien et parce que je ne l’ai pas lu aussi…) mais elle est une trop belle excuse pour placer des grands moments de sentiments.

            Je m’attarderai sur la prestation de Roman Duris, héros omniprésent de ce drame. Alors Romain Duris, c’est comme le dernier tableau de Picasso (si si vous savez, celui qui vient de sortir) : il divise la population. Il y a ceux qui le regardent et crient au génie d’interprétation, qui admirent son charme exceptionnel car original et unique ; et il y a les autres, qui trouvent qu’il a vraiment une drôle de tête. Moi, je fais partie de la deuxième catégorie. Je veux dire, il a vraiment une drôle de tête. Alors il en joue, et certaines lui trouveront une aura tourmentée surement sexy. Mais moi, je pense qu’il a une drôle de tête et que son jeu est composé principalement de grimaces. Surtout quand il pleure. Et ici, il pleure souvent. Alors c’est un peu agaçant, même si, je me dois de le reconnaitre, il s’agit d’un personnage torturé et Duris fait vachement bien le mec torturé. On peut lui accorder cela. Dans « L’arnacoeur » ou « L’auberge espagnol », son côté romantique était mal employé mais là…

L’autre point grinçant du film est sa fin. Non ne partez pas en courant, je ne vais pas vous la raconter. Surtout que j’aurais bien du mal, étant donné qu’il n’y en a pas. Je ne sais pas si c’est déjà comme ça dans le roman (j’en doute fortement) mais là, on est face à un vide. Une chute abrupte, mais alors tellement abrupte, qu’on se casserait les côtes si on n’était pas aussi bien assis dans ces fauteuils de cinéma. Le film dure 1h55 soit rien de trop, on aurait pu caser quelques minutes de plus… Mais non, le réalisateur a du entendre sa femme appeler pour le diner pour la 15e fois et se dire « bon allez on arrête là, le spectateur s’imaginera la suite, cela nous coûtera moins cher ». Parce que nous, les spectateurs, nous restons sur notre faim. Pas d’explication, pas de lien avec le début, cela finit sur une histoire sans importance et sans réel intérêt pour l’intrigue. On reste complètement en manque d’explication ou d’indices sur l’avenir du personnage. Ce n’est donc même pas ce que certains appellent une fin ouverte (concept auquel je ne crois pas, une fin, par définition étant finie), je veux bien accorder l’appellation dans le cas où il s’agit de la fin d’un cycle et qu’un autre est annoncé par exemple ou qu’une quelconque piste à suivre est sous-entendu. Mais là, rien. Il m’aurait mis une coupure pub TF1 dans la foulée que cela aurait été plus clair pour moi.

Pour résumer, on a donc un film français, romantique (au sens littéraire du terme), mettant en scène un guignol au visage en pâte à modeler, avec une absence de fin et un début trop long. Donc décidément pas un popcorn movie… A la limite pour emmener votre petite copine ou grand-mère…


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